Surchauffe dans le dialogue social : bilan janvier-mars 2019

Surchauffe dans le dialogue social
Mercredi 13 mars se tiendra un comité technique d’administration centrale, le second depuis le début de l’année 2019. Mais la CGT en vient à se demander à quoi riment ces réunions ? Groupes de travail, audiences, CTAC, CHSCT : les organisations syndicales sont conviées à des réunions tous les deux jours avec l’administration ou presque… Au menu : réorganisations de la DGECSO et de la DNE, labels Egalité / diversité, plan managérial, étude sur l’évolution du site de Descartes, évolution de la campagne de mobilité etc… Ajoutez les alertes quotidiennes pour des cas de souffrance au travail, les services qui craquent les uns après les autres. Résultat, les OS courent après le temps…

Tout ça pour ça ? Quand la réunionite tourne à vide…
Se réunir fréquemment avec l’administration pour examiner ensemble des sujets pourrait être le signe d’un dialogue social dense et constructif. Pourtant rien ne ressort de ces différents échanges : on occupe donc bel et bien les syndicats sans jamais prendre en compte leur avis. Le simulacre de « concertation » autour du plan managérial en est l’exemple le plus criant : présentés à 3 reprises aux OS, aucune de leurs propositions ne sera retenue… Il en va de même pour la cellule d’écoute RPS /discriminations !

Occuper, épuiser, détourner ?
Et si cette surchauffe de concertation avait tout simplement pour conséquence (pour ne pas dire pour objectif) de nous maintenir tellement occupés à suivre l’agenda de l’administration qu’elle nous empêchait de développer nos propres sujets et d’avancer avec nous sur vos revendications ? D’autant que ces groupes de travail vident le travail en instance de son sens, comme nous l’avons rappelé dans notre déclaration liminaire au CHSCT du 24 janvier. C’est la raison pour laquelle la CGT a refusé de participer à certains groupes de travail.

Dans le silence, on supprime des postes
Pendant ce temps-là, l’administration avance, sans concerter. 50 postes ont été supprimés à l’administration centrale sur l’année 2019, en application de la loi de finances. Sur ces questions pourtant essentielles, évidemment aucune concertation. Lors du CTAC, les représentants des personnels ont voté à l’unanimité une motion demandé le retrait de ce plan de suppression d’emplois. La CGT avait déjà alerté sur les suppressions de postes dès le mois de septembre, sans réussir à obtenir d’informations de l’administration.

Dans le silence, on supprime la campagne de mobilité
Le rôle des instances dans tout ça ? Aucun. Les vraies décisions sont prises ailleurs. Au CTAC du 13 février, un point sur l’évolution de la campagne de mobilité est inscrit à l’ordre du jour pour avis du CTAC. Or le document présenté annonce seulement un chantier de réflexion sur la campagne de mobilité. Pourtant il s’agit bien de supprimer la campagne annuelle de mobilité interne dès le printemps 2019, information confirmée lors du GT du 28 février et que l’on découvre sur Pléiade que « désormais la mobilité se fait au fil de l’eau ». Pourquoi ne pas laisser les instances trancher en connaissance de cause ? Un vrai scandale !

Une loi sur la fonction publique qui vise à affaiblir les syndicats
Au même moment est présenté nationalement un avant-projet de loi portant réforme de la fonction publique dont tout un pan tourne autour de la soit-disant « simplification » du dialogue social. Comment ne pas y voir de parallèle ? Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage… et on s’arrange pour qu’il tombe malade !
Les évolutions envisagées dans ce projet de loi sont connues depuis longtemps, nous les décryptions il y a déjà presque un an. Au-delà des attaques sur le statut avec la multiplication du recours aux contractuels, ce projet acte la fusion des CT et des CHSCT, et vide les CAP de leurs compétences… Il s’agit bien d’affaiblir le rôle des syndicats dans la défense des intérêts des agents, par la réduction des moyens, des prérogatives et du nombre des instances représentatives. Le problème n’est absolument pas le nombre d’instances mais les trop faibles moyens dont elles disposent pour défendre réellement les personnels : l’avis des représentants des personnels ne produit encore aucune obligation pour les employeurs publics. Pour la CGT, il faut au contraire plus de transparence dans la gestion des agents, des lieux de démocratie pour agir efficacement sur les conditions de travail et l’organisation des services, pour mettre fin à l’arbitraire et aux pratiques discriminatoires.

Que faire ?
Il y a pourtant beaucoup à faire pour aborder les vrais problèmes des agents. La CGT avait proposé à la secrétaire générale en décembre un plan d’urgence social et le lancement de plusieurs chantiers. Rejoignez-nous pour imposer notre agenda social à l’administration !

 Nos revendications à court terme :

  1. Pas de prime de fin d’année en dessous de 1 000€
  2. Revalorisation indemnitaire pour toutes et tous
  3. Hausse des possibilités de promotion
  4. Prise en charge du jour de carence par l’administration

 Les chantiers à lancer :

  • Revalorisation des primes, déblocage des carrières
  • Temps de travail : concilier vie personnelle et professionnelle
  • Organisation du travail : favoriser l’autonomie des agents
  • Egalité femmes / hommes
  • Droits et carrière des contractuels
  • Conditions matérielles de travail des agents
  • Approfondissement de l’action sociale