Déménagement : oui à un agenda social, mais pour parler du fond

L’administration doit entendre le rejet du flex office et des espaces ouverts exprimés par les personnels. Et établir, sur ces bases, un dialogue loyal permettant de négocier réellement les principes d’aménagement des locaux.

L’administration a proposé un agenda social aux représentants des personnels rythmé par des groupes de travail mensuels sur le projets Allende à Gentilly. Le premier d’entre eux s’est tenu le 20 janvier. Ce rythme de discussions nous paraît une bonne nouvelle tant les enjeux en matière d’aménagements sont énormes.

Cependant ce premier groupe de travail du lundi 20 janvier nous a laissé un goût un peu amer. Nous en ressortons avec l’impression que l’administration ne joue pas franc jeu avec les représentants des personnels et que sous couvert de lancer des discussions, elle nous cantonne à l’accessoire (questionnaire sur la conciergerie !) sans nous donner les moyens de parler du fond, à savoir de négocier réellement les principes directeurs en matière d’aménagement des locaux.

La CGT a bien retenu que le premier semestre 2025 sera consacré au space planning. Les objectifs de cette séquence sont clairement énoncés par l’administration, à savoir :

  • Définir les règles d’aménagement et les typologies des environnements de travail et des espaces collectifs en tenant compte, d’une part, des besoins exprimés par les structures et leurs agents, et d’autre part, de la configuration et des contraintes techniques du futur site ;
  • Décliner progressivement ces règles pour les différents espaces du site et les structures ;
  • Associer les agents à la définition des espaces cibles de travail ou collectifs et aux études d’implantation ;
  • Contribuer à la définition de l’identité des espaces du futur site et à l’identification du mobilier nécessaire à l’installation des agents sur le site ;
  • Estimer les montants prévisionnels des travaux et du mobilier ;
  • Réaliser l’avant-projet détaillé pour l’ensemble du site préfigurant le dossier de consultation des entreprises

Le calendrier est fixé de manière claire également et dès fin février une première version des référentiels des espaces de travail devrait pouvoir être proposée pour permettre de travailler dès mars au macro zoning.

Or il nous semble compliqué de tenir tous les tenants d’une consultation honnête en si peu de temps. Pour mémoire, le prochain GT sur le projet Pascal n’est prévu que le 12 février.

Du coup, la CGT a interrogé l’administration : peut-être travaillez-vous cependant avec des éléments dont nous ne disposons pas ? Ses services ont bien mis à disposition les résultats du questionnaire sur les espaces de travail qui ont clairement montré un rejet des agents du flex office et l’attachement aux bureaux attitrés. En revanche les synthèses des directions sur les ateliers d’expression des besoins n’ont jamais été transmises aux représentants des personnels ni rendues publiques. Peut-être permettent-elles à l’administration d’avancer mais auquel cas il faudrait les partager et la CGT redemande que les synthèses des ateliers par direction soient rendues publiques. Dans ce dossier (comme dans beaucoup d’autres), un maximum de transparence nous paraît nécessaire.

La CGT espère que l’administration n’a pas déjà choisi un mode d’aménagement qu’elle imposera à l’ensemble des services. Or les propos tenus par le secrétaire général, Thierry Le Goff, dans la dépêche AEF relative au projet Allende nous inquiètent. Il y indique « ne pas vouloir « reprendre à l’identique l’organisation actuelle », mais souhaite réfléchir à des espaces modulaires partagés, en prenant en compte le télétravail, avec « des salles de réunion plus grandes, d’autres plus petites ». Ce ne serait pas une bonne solution que de tout cloisonner, car cela réduirait les espaces pour tous les occupants. » Les propos des équipes du secrétariat général lors du GT renforcent cette inquiétude : il nous est dit qu’il sera tenu compte de l’avis des agents, mais qu’il ne sera pas possible de répondre favorablement à toutes les demandes et qu’il va falloir arbitrer entre les souhaits d’un bureau attitré et de nombreuses salles de réunion.

La CGT souligne les problèmes de méthode qui consistent à partir des espaces partagés en proposant de multiplier les services pour en déduire ensuite le nombre de m² restant pouvant être réservés aux espaces de travail. Pour la CGT, c’est le raisonnement inverse qui devrait prévaloir !

La CGT réaffirme son rejet du flex office et des espaces ouverts, conformément aux messages clairement exprimés par les personnels. Elle rappelle sa proposition d’aller visiter les espaces du site Rives de Paris dont les aménagements ont largement détérioré les conditions de travail des personnels : pour nous, il s’agit d’un mode d’organisation des espaces dont souffre les agents et il faut absolument ne pas reproduire ces écueils sur le futur site Allende.

La CGT demande donc à l’administration qu’une discussion claire puisse être organisée sur les principes d’aménagement des espaces et que les représentants des personnels soient réellement associés à la définition du référentiel des futurs espaces de travail. Nous constatons enfin un flou sur les services qui rejoindront avec l’administration centrale le site Allende. Nous contestons bien évidemment la cible de 2400 agents qui va aboutir à un resserrement drastique des locaux pour les personnels de l’administration centrale, même si nous avons bien compris que notre ministère se positionnait en bon élève de la nouvelle politique immobilière de l’Etat et des nouveaux ratios d’occupation des immeubles tertiaires. Nous demandons donc que l’administration s’engage sur une surface minimum réservée aux 1930 agents de l’administration centrale qui occuperont le site Allende, surface qui en aucun cas ne saurait être inférieure aux 30 880 m² définis selon les ratios de la circulaire du 8 février 2023.