L’audit des Finances publiques publié le 29 juin par la Cour des comptes, envoie un superbe taquet à la mandature de Hollande accusée d’irresponsabilité, d’errements, d’artifices comptables et de manque de transparence. La Cour des comptes affirme « que sans mesures fortes de redressement à mettre en œuvre rapidement, le déficit public devrait déraper et atteindre 3,2% du PIB en 2017 ». Elle recommande une « gestion rigoureuse […] dès le second semestre » avec « des annulations de crédits » et réclame pour 2018 « un effort d’économies sans précédent ». Sic.
Nul doute que le président Macron s’appuiera sur ces recommandations pour justifier des mesures d’économies, en prétendant que « c’est la faute des autres » ! Au fait, n’aurait-il pas été un des ministres de Bercy sous la mandature de François Hollande ? Édouard Philippe a aussitôt dénoncé un « dérapage » budgétaire de 8 milliards d’euros légué par le précédent gouvernement et annoncé de nouvelles économies pour faire face à cette situation « inacceptable ». Belle mise en scène, mais la CGT et les citoyen-n-es ne sont pas dupes !!! Le programme Macron était bien connu avant la publication de ce rapport qui lui sert d’alibi pour accélérer, aggraver et généraliser l’austérité budgétaire, voire pour justifier le report de promesses de campagne !
Le gouvernement s’est donc empressé d’officialiser le gel du point d’indice… Le soir même, Gérald Darmanin ministre de l’action et des comptes publics annonçait dans les médias que la valeur du point était gelée jusqu’au moins l’année 2018. On remarquera au passage combien l’attachement clamé au dialogue social et au respect des organisations syndicales est de pure façade : le ministre est plus prompt à aller sur les plateaux de télévision qu’à informer les syndicats représentatifs…
Quelle sera la mesure suivante ? Une chose est sûre le gouvernement a désormais toute une série de mesures en stock pour s’attaquer aux services publics. Car qui est au cœur de la littérature libérale de la cour des comptes ? Qui est la cible des premières annonces d’austérité du gouvernement ? Les fonctionnaires ! La Cour se fend d’un certain nombre de préconisations dont le côté tristement prévisible le dispute à l’engagement partial et subjectif ! Elle propose notamment 14,1 milliards d’économie sur le dos des fonctionnaires par la maîtrise de la masse salariale !
Résumons :
– Gel de la valeur du point d’indice ;
– Gel de la progression d’échelon ;
– Baisse du nombre de promotions et freins aux déroulements de carrières ;
– Suppression du supplément familial de traitement ;
– Deux départs à la retraite sur trois non remplacés dans la fonction publique de l’Etat (hors secteurs décrétés prioritaires) et un sur trois dans la fonction publique hospitalière et la fonction publique territoriale ;
– Augmentation différenciée de la valeur du point entre les versants (quand il y aura des augmentations, ce qui visiblement n’est pas pour demain) …
N’en jetons plus, la coupe est pleine !
Notons que la Cour des Comptes ne s’interroge à aucun moment sur le coût exorbitant du CICE : en 2016 le dispositif a pourtant coûté 20 milliards d’euros ! On nous avait pourtant promis 1 million d’emplois… or depuis sa mise en place début 2013, le CICE a surtout permis au chômage de s’accroître d’un demi-million de privés d’emplois supplémentaires !
L’effet d’aubaine pour le gouvernement est manifeste. Ce sera 60 milliards d’économies sur le dos des citoyen-n-es ! Retraités, chômeurs, salariés du privé et du public, personne ne sera épargné ! Parallèlement à la casse du Code du travail, c’est la casse du Statut général des fonctionnaires ! C’est la casse du Service public et de la Sécurité sociale !
La CGT porte un projet de société au service du progrès social, propose de nouveaux droits et de nouvelles protections pour le monde du travail, avec des garanties fortes inscrites dans le Code du travail et le Statut général des fonctionnaires.
Sans attendre, préparons toutes et tous ensemble, dans l’unité la plus large l’indispensable rapport de forces pour imposer d’autres choix. Faisons du 12 septembre 2017, une puissante journée de grève et de manifestations !