Nuriye et Semih sont en grève de la faim depuis le 11 mars à Ankara. Ils sont entré-es en résistance dès le mois de novembre 2016, après leur licenciement en novembre 2016. Comme des milliers de fonctionnaires, enseignant-es du primaire à l’université, ou appartenant à d’autres services publics, syndiqué-es ou non, Nuriye et Semih ont été licencié-es dans le cadre des purges politiques menées par Erdogan. Nombre d’entre eux ont refusé de se taire et de se soumettre. Ils se sont révolté-es contre les licenciements massifs, contre l’État d’urgence et plus largement contre la répression. Tabassé-es, arrêté-es, placé-es en garde-à-vue, de multiples fois, ils n’ont pas renoncé-es. Dans une déclaration lue le 9 mars, deux d’entre eux, Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont annoncé qu’il et elle entamaient une grève de la faim. Immédiatement placé-es en garde-à-vue puis libéré-es, depuis Nuriye et Semih ne s’alimentent plus et leur santé se dégrade de jour en jour.
Leur résistance est emblématique de la situation des opposant-es en Turquie. Des milliers de personnes, syndicalistes, féministes, kurdes ou simplement révolté-es, sont enfermées dans les geôles turques. Le 7 février dernier, un nouveau décret a encore ordonné le limogeage de 2.585 employé-es du ministère de l’Education. La réalité de la répression pourrait encore s’aggraver si le référendum sur la réforme constitutionnelle prévu dans quelques jours, donne les pleins pouvoirs à Erdogan ce qui lui permettra de gouverner par décret, le parlement n’étant alors plus qu’une simple chambre d’enregistrement.
C’est pourquoi la Fédération Sud Éducation , la CGT Educ’action et la CNT-Fédération des Travailleuses/eurs de l’Education soutiennent l’ensemble des militant-es de l’éducation particulièrement frappé-es par la répression mais aussi toutes celles et ceux, en Turquie et au Kurdistan qui s’opposent à l’autocrate Erdogan. La Fédération Sud Éducation , la CGT Educ’action et la CNT-Fédération des Travailleuses/eurs de l’Education affirment leur entière solidarité à Nuriye et Semih, au 31ème jour de leur grève de la faim. Avec Nuriye et Semih, revendiquons la levée de l’état d’urgence, la réintégration de tout-es les fonctionnaires révolutionnaires et démocrates licencié-es et limogé-es, l’arrêt des licenciements illégaux et arbitraires, la réintégration des droits sociaux des 13 mille chercheurEs d’ÖYP et le droit d’enseigner librement sans pression politique.