Aujourd’hui se tient le Comité technique de l’Administration centrale. A l’ordre du jour :
- La nouvelle organisation de l’administration centrale, concernant essentiellement la DNE
- Le plan ministériel de sécurité (aucune information donnée aux organisations syndicales sur ce point pour l’instant)
- L’amélioration de la qualité de vie au travail
- Le point sur le protocole « Parcours professionnels carrières et rémunérations »
- La politique indemnitaire
- Les conditions d’utilisation des TIC
Vous trouverez ci-dessous la déclaration liminaire de la CGT :
Le CTAC qui s’ouvre aujourd’hui est le dernier de la mandature qui s’achève. C’est pour nous l’occasion de tirer un bilan de ces cinq années et de ce qu’elles nous ont apportées à nous, personnels de l’administration centrale.
Après les années Sarkozy, la RGPP, son lot de suppressions de postes et sa critique constante du travail des fonctionnaires et des administrations, il faut bien le dire, cette alternance était la bienvenue. Elle a suscité chez de nombreux personnels des attentes, des espoirs même…. Pourtant, au terme de ces cinq années il est bien évident que ces espoirs sont déçus. Pour nous, cela a surtout été beaucoup de temps perdu…
De l’attente il y en avait en matière de progression du pouvoir d’achat. Pourtant le point d’indice est resté gelé jusqu’en 2015 et le tout petit dégel de deux fois 0,6 point ne permet absolument pas de compenser les 5 années de gel des traitements indiciaires…
Une grande réforme des carrières était annoncée avec la négociation du protocole PPCR : on allait enfin se poser la question de l’intégration des primes dans les salaires, vieille revendication des organisations syndicales… Peine perdue ! Avec un beau sens du dialogue social, le gouvernement s’est assis sur le refus de la majorité des syndicats, dont la CGT vous le savez, et a choisi de passer en force. Surtout le résultat n’est clairement pas à la hauteur des ambitions : les revalorisations sont de quelques points d’indices seulement, largement grignotés par le transfert prime-points. On en reparlera, mais franchement : tout ça pour ça…
Le pouvoir d’achat des agents reste donc en berne… Notons que c’est que c’est sous cette même mandature qu’a été mis en place un véritable gel des primes de l’administration centrale à l’occasion de la bascule au RISFEEP d’une partie des personnels seulement de notre administration centrale. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans cette séance et de vous redire pourquoi nous dénonçons ce nouveau système qui déshabille l’ensemble des agents pour corriger quelques situations individuelles.
Passons très vite sur les lois de régressions sociales (ANI, loi Macron, loi travail) : loin de progresser, le droit social s’effrite un peu plus chaque année… Ce gouvernement aura non seulement déçu les attentes mais réussi à mettre des millions de citoyens dans les rues !
Pour l’administration centrale, quelles conséquences encore ? Une réorganisation des services avec principalement la création de la DNE. L’organigramme n’est toujours pas stabilisé, puisque nous y reviendrons aujourd’hui. Mais mettre le numérique éducatif en exergue et l’inscrire dans une loi d’orientation n’a rien changé à une tendance de fond que nous dénonçons depuis toujours : l’externalisation progresse constamment, le recours à des prestataires et des entreprises privées se fait toujours plus puissant et, mois après mois, nous découvrons de nouveaux marchés lancés, de nouveaux partenariats avec des multinationales, nous découvrons que de nouveaux secteurs sont ouverts au privé à qui on offre sur un plateau les données des élèves (ou celles des agents, nous aurons l’occasion d’en reparler en évoquant SIRHEN !)…
Alors, oui, on a arrêté les suppressions de poste, l’administration centrale a même regagné 35 emplois depuis 2012. Sont-ils suffisants pour faire face au développement de nos missions ? A toutes les nouvelles tâches qui sont confiées aux agents ? La réponse est effectivement non… Au-delà de l’aspect purement comptable, les modes de travail, la qualité de vie au travail dont nous allons parler n’a pas été bouleversée .Un vrai travail sur l’encadrement a-t-il été engagé ? A peine… Là encore nous y reviendrons, mais il faut changer les façons de penser les collectifs de travail pour s’appuyer pleinement sur les agents, redonner du sens à leurs missions. Il y avait, Il y a tout un travail à faire en ce sens. Et là encore beaucoup de temps a été perdu.
De quoi l’avenir au-delà des mois d’avril-mai sera fait, nous ne le savons pas. Mais nous savons une chose : nous continuerons à nous battre pour défendre les agents, pour défendre nos valeurs, celles du service public, pour défendre des conditions de travail dignes et pour aller toujours vers plus de progrès social. Il serait temps de ne plus perdre de temps…