Nous sommes tous des Goodyear ! Comme déjà + de 120 000 citoyens, signez l’appel à la solidarité avec les salariés condamnés pour réclamer la levée des poursuites.
En janvier 2014, au terme de 7 années d’un long combat pour la sauvegarde de leurs emplois, des salariés de l’entreprise Goodyear avait retenu durant une trentaine d’heures le directeur des ressources humaines et le directeur de la production, en demandant une renégociation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi pour les 1 143 salariés de l’usine. Deux ans après, la justice a rendu un verdict hautement politique, il fallait faire un exemple : 24 mois de prison, dont 9 fermes pour « séquestration » et « violences en réunion » ont été requis contre huit salariés dont plusieurs syndicalistes CGT ! La CGT Educ’action administration centrale exprime toute sa solidarité avec les salariés de Goodyear condamnés et dénonce une peine démesurée et injustifiée.
Pourtant les syndicats et la direction de Goodyear avaient négocié conjointement un accord de sortie de crise, l’entreprise et les deux cadres concernés avaient retiré leurs plaintes. C’est le procureur de la République qui a maintenu les poursuites. C’est donc d’un représentant du ministère public qu’émane la décision d’aller jusqu’au bout dans la répression… Comment ne pas y voir une justice de classe quand le militant syndical est placé au rang de délinquant ?
Jamais de la prison ferme n’est requise pour les patrons voyous : ainsi Denis Gauthier-Sauvagnac, responsable du MEDEF, coupable d’avoir détourné 19 millions d’euros en liquide d’une caisse noire patronale (affaire UIMM) a été condamné seulement à 3 ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende, Jean-Marie Messier, ancien patron de Vivendi a été condamné seulement à trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, l’ancien PDG de Marionnaud, Marcel Frydman , a été condamné en 2008 à seulement dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis et 300 000 euros d’amende pour comptes truqués. Gardons le meilleur pour la fin : Robert Moor, PDG de l’usine de produits chimiques Synthro a été condamné en septembre 2014 à seulement six mois de prison avec sursis et à une amende totale de 43.500 euros malgré la reconnaissance de mise en danger de la vie d’autrui . Et pourtant l’usine Synthron, classée Seveso haut, a connu de nombreux incidents et accidents chimiques entre 2005 et 2010, la société avait même fait l’objet de 13 arrêtés de mise en demeure de la part des autorités, 54 accidents graves y avaient été déclarés à la CPAM… 2 poids, 2 mesures !
Comment ne pas y voir une criminalisation généralisée de l’action syndicale ? L’affaire de la chemise arrachée du DRH d’Air France avait montré que la répression de l’action des salariés qui luttent pour sauvegarder leur emploi est pour ce gouvernement une priorité bien + forte que la lutte contre les plans de licenciements. Cette décision est un choix politique répressif contre les droits et libertés des citoyens à se défendre dans leur travail avec les syndicats, ce que dénonce la CGT depuis l’instauration de « l’état d’urgence ».
Nous sommes tous des Goodyear ! Réclamons l’arrêt des poursuites en signant massivement l’appel à la solidarité avec les 8 salariés condamnés !