Ci dessous le message adressé par les représentants CGT à la formation spécialisée (ex CHSCT) à la cheffe de service du SAAM le mercredi 9 octobre 2024
Une visite de la formation spécialisée a été organisée le lundi 24 septembre sur le site Rives de Paris où a emménagé la DGRI le temps des travaux du site Descartes. Comme vous avez pu vous-même le constater, les conditions d’implantation des agents sur place sont problématiques. Les collègues ont eux-mêmes tiré la sonnette d’alarme, y compris des agents en situation d’encadrement, et ont fait part à la délégation de la FS de leurs difficultés, ce qui est pourtant rare dans cette configuration de visite souvent impressionnante pour les personnels. Ces remontées corroborent nos observations sur le terrain et les rencontres régulières que nous avons avec les agents sur place.
Quelles suites vont être données à cette visite ? Au vu de la situation, il ne nous paraît pas possible d’attendre que le compte-rendu de visite soit présenté à une prochaine formation spécialisée et nous demandons qu’un point sur le site de Rives de Paris soit inscrit à la formation spécialisée du 17 octobre.
Pour être plus précis, la configuration des locaux pose problème notamment avec :
– des plateaux ouverts ;
– des bureaux trop petits et occupés par de trop nombreuses personnes ;
– des bureaux sans portes ni cloisons ;
– des bureaux et écrans visibles depuis les espaces de circulation
– un environnement de travail extrêmement sonore.
Ces aménagements ont pour conséquence directe pour les agents une absence du calme nécessaire pour leurs missions, une absence d’appropriation des espaces de travail et un sensation d’une exposition permanente au regard de tout le monde sur chacun. S’ajoute une auto-censure généralisée en matière de bruit pour ne pas rendre plus invivable encore cette promiscuité imposée. Au final les conditions de travail sont très dégradées pour l’ensemble des personnels.
Cerise sur le gâteau : alors que l’administration avait demandé aux agents de faire part de leurs demande d’ajustements des aménagements, aucune de leur demande n’a été réalisée à ce jour. Comment a-t-on pu passer de « on s’installe et on fera des travaux complémentaires au regard de vos besoins » à « on ne fait rien et on ne répond même pas à vos demandes » ? Pour les agents, c’est l’impression d’une triple peine : non seulement ils doivent subir un rallongement des temps de trajet, l’installation temporaire dans un site situé au bord du périphérique, mais en plus leurs alertes sur la qualité des installations n’ont pas été entendues ni même n’ont été prises en considération. Alors que les agents du SPFCO et le SSRI qui ont intégré le 4e étage dès le mois d’avril avaient pu sembler résilients sur les nouveaux locaux au printemps, notamment en l’attente d’améliorations futures, nous n’avons pu que constater une exaspération croissante : à l’usage les locaux ouverts ne passent pas et c’est un constat fort qu’il faut entendre. Le sentiment du déclassement lié à l’implantation en bordure de Paris et loin des transports est manifeste. La localisation démotive les partenaires extérieurs à venir à la DGRI, tandis que les collègues avouent avoir « honte » des locaux (le terme est fort). Ce sentiment de déclassement a aussi été pointé par certains encadrants qui se retrouvent au milieu de leur équipe, contrairement à leurs homologues au sein de l’administration.
De manière très pratique, nous vous demandons de bien vouloir répondre dans les plus brefs délais aux demandes des personnels les plus urgentes :
- pose immédiate de portes partout où les agents le demandent ;
- opacification des cloisons partout où les agents le demandent ;
- pose de stores au 5ème étage ;
- informations sur la qualité de l’air ;
- nettoyage des moquettes et réparation des dalles mal collées qui occasionnent des chutes ;
- fin de l’allumage en continu des néons du plafond dans les bureaux concernés ;
- octroi de facilités horaires liées à l’allongement parfois considérable des temps de trajet domicile / travail.
Par ailleurs une réflexion doit être rapidement menée pour ajouter des cloisons là où c’est nécessaire et plus particulièrement pour découper les grands bureaux et les open-spaces. Une réflexion doit également être envisagée sur la question de l’isolation phonique, les cloisons actuelles s’avérant trop fines et laissant passer le bruit d’un bureau à l’autre, même lorsque des portes existent. Un travail avec le bailleur sur le réglage fin des températures bureau par bureau doit pouvoir être effectué. Nous nous interrogeons également sur l’immense salle d’attente devant les bureaux de la direction alors que partout l’espace de bureau manque. Cet espace devrait être réduit pour permettre l’implantation de nouveaux espaces de travail qui permettrait de desserrer les agents. Nous souhaiterions également des informations sur l’absence de portes coupe-feu sur ces immenses plateaux. A minima, des portes installées de part et d’autre des espaces de convivialité permettrait de réduire la circulation du bruit. Un effort de décoration et d’aménagement des espaces dits de convivialité au 5e étage serait également souhaitable.
Nous avons également compris que le mobilier et notamment les tables dites « Ping-pong » que le ministère avait récupéré avec les locaux seront emportés pour réemménager les bureaux au retour de la DGRI à Descartes, alors même que ces meubles font l’objet de critiques unanimes de la part des agents. Cela n’est pas supportable et contribue à la démoralisation des personnels !
L’emménagement dans le site Allende de Gentilly nous imposera malheureusement une même contrainte de resserrement des agents. Dans cette optique, un retour d’expérience sincère et partagé de l’emménagement à Rives de Paris nous paraît indispensable pour se donner les moyens d’éviter les écueils rencontrés et les dégradations des conditions de travail. A titre d’exemple, les collègues nous expliquent qu’ils fuient au maximum les locaux de Rives de Paris en se saisissant au maximum des jours de télétravail. Ils se coordonnent aussi dans les équipes pour alterner leurs jours de présence afin de rendre les bureaux plus supportables. Cette organisation de l’espace rend finalement le travail collectif pratiquement impossible et cette remise en cause larvée des collectifs de travail doit nous interroger. Dans les petits bureaux à quatre agents, le seul jour de présence de l’ensemble de l’équipe est vu comme un jour où le travail est inefficace, tant les conditions d’installation rendent la concentration difficile. Là encore, il faut entendre cette alerte : ce type d’aménagement ne paraît pas viable à l’usage ! Nous ajoutons que les bulles de confidentialité ne semblent pas une solution opérationnelle pour les activités dites « bruyantes » : elles ne sont que 8 à chaque étage (pour 254 agents) et ne permettent pas de répondre aux besoins puisque la plupart des collègues ont des activités « bruyantes » plusieurs fois par jour ! C’est une logique inversée qui devrait être au cœur de la réflexion : permettre aux agents de travailler normalement dans leur bureau et non d’avoir besoin d’en sortir en permanence.
Enfin, nous ne pouvons que déplorer une absence de suivi précis des conditions d’emménagement des agents. Ce défaut de pilotage illustre tout particulièrement à quel point la décision de supprimer la mission qualité de la DGRI lors de la dernière réorganisation est préjudiciable pour le service, alors que cette mission permettait de faire le lien entre les contraintes de la direction et les soucis rencontrés dans la pratique de travail par les agents !
Nous vous remercions de bien vouloir prendre cette alerte en considération et des propositions d’aménagements que vous pourrez nous faire en retour et nous tenons à votre disposition pour vous apporter toutes les précisions que vous souhaiterez obtenir quant aux sujets abordés ci-dessus.
Les représentant·e·s CGT à la formation spécialisée