Une ministre à l’écoute mais qui campe sur les positions de l’administration et maintient le projet de regroupement en banlieue

Les organisations syndicales ont été reçues par la ministre chargée de l’éducation et de la jeunesse, Nicole Belloubet, le mercredi 17 avril, sur le projet de regroupement des sites de Regnault, Dutot, Avenue de France et Vanves en un site unique situé en banlieue.

Les organisations syndicales ont pu exposer leurs inquiétudes et l’intersyndicale CGT-CFDT-UNSA a exprimé une nouvelle fois sa revendication : 1700 postes de travail pour 1700 agents dans Paris, c’est-à-dire la nécessité de ne pas allonger les temps de trajet des personnels et de ne pas réduire les surfaces des locaux. L’intersyndicale a également développé les arguments suivants :

  • Risque de forte dégradation des conditions de travail des collègues
  • Danger du flex office et des open spaces comme environnement de travail
  • Image de l’Etat si ses administrations n’ont plus les moyens de se loger dans Paris
  • Perte d’attractivité pour notre ministère dans une période de difficultés à recruter
  • Difficultés d’accessibilité pour les partenaires que reçoivent les services
  • Absence de transparence sur le montage financier du projet alors qu’en 2022 le regroupement sur le site unique n’était pas jugé soutenable budgétairement
  • Absence d’informations claires sur les gains énergétiques escomptés et la capacité de l’administration à remplir les conditions du décret tertiaire

Les organisations syndicales ont particulièrement insisté sur le contexte d’une administration centrale déjà en souffrance, à la fois marquée par la surcharge de travail d’une grande partie des services et des procédures de validation hiérarchiques lourdes et infantilisantes. Elles ont donc demandé à la ministre de peser de tout son poids politique dans les négociations avec Bercy afin de revoir l’appel d’offres et permettre une implantation parisienne des sites et une surface suffisante pour les agents concernés.

La ministre s’est montrée très à l’écoute mais a repris à son compte les arguments de l’administration, en considérant que ce regroupement était une « opportunité pour l’amélioration des conditions de travail des collègues ». Elle n’a donc pas donné suite à nos demande et nous a informé que le choix du site interviendrait finalement fin mai. Elle a, en revanche, admis que tous les aménagements des espaces de travail ne se valaient pas et que l’open space n’était pas une solution souhaitable, précisant « ce n’est pas ce qu’on vous demandera », sans se positionner précisément sur le flex office.

Les échanges ont soulevé cependant un point nouveau : l’administration continue à négocier avec la direction du budget pour sécuriser financièrement l’opération. Dans le contexte de coupes dans les budgets de l’Etat, il reste donc une incertitude sur la faisabilité de l’opération, ce qui n’est pas pour nous rassurer sur le poids politique de nos ministères face à Bercy.

Sylvie AEBISCHER Secrétaire générale CGT Educ’action administration centraleJeannette KOUTA BEGNAKEN Secrétaire générale SGEN-CFDT administration centraleThierry CATELAN Secrétaire académique UNSA administration centrale