Monsieur le chef du service,
Lors du GT du 14 octobre puis du CHSCT du 28 octobre 2022, vous avez présenté aux organisations syndicales les orientations stratégiques immobilières de notre administration centrale. Le périmètre étant large, il n’a pas été possible de rentrer dans le détail des projets concernant le site Descartes pourtant un des premiers à faire l’objet d’une restructuration forte durant l’année 2023.
Ainsi de lourds travaux sur le site Descartes sont prévus et ont été inscrits au PLF 2023, notamment pour :
- la mise aux normes du restaurant administratif pour 4 M€ (après plusieurs avertissements de la DDPP) ;
- la réhabilitation du bâtiment Monge pour 3,5 M€ ;
- la réhabilitation des amphithéâtres Poincaré et Stourdzé pour 3,5 M€
- la restructuration de l’entrée principale et accessibilité PMR pour 2 M€
- la densification des Bâtiments Joffre, Foch, Arras, Clopin, Mécanique et Monge pour 3 M€.
En cette rentrée 2023, vous organisez une consultation des directions générales présentes sur le site Descartes pour évoquer avec eux ces projets. Mais la concertation réelle avec les représentants des personnels n’a pas encore démarré. L’encadrement seul ne peut pas décider pour l’ensemble des agents sans l’avis des représentants du personnel qui connaissent les réalités vécues par les collègues. Nous vous demandons de nous recevoir très rapidement sur les projets de Descartes ou de présenter dans le détail ceux-ci en GT ou formation spécialisée du CSA.
Dans la présentation ci-jointe, vous présentiez une densification des espaces de travail des agents, la création de lieux de convivialité, d’espaces collaboratifs et l’impact du développement des nouveaux modes de travail sur le projet de densification. Une étude complémentaire aurait été réalisée afin de prendre en compte les effets de la crise sanitaire et ses conséquences sur le développement du télétravail et autres adaptations des nouvelles modalités de travail. Cette démarche de densification permettra la création d’environ 150 postes de travail et le retour du SIES sur le site.
Cette présentation appelle d’abord plusieurs questions :
- Pourquoi une création de 150 postes de travail alors que le SIES compte moins de 75 agents ? D’autres services sont-ils appelés à rejoindre également le site Descartes ?
- Quels sont les liens entre le projet de densification 2023 et le projet du programmiste de 2020 ?
- Quelle est cette étude complémentaire et quand pourrons-nous en avoir connaissance ?
- Pourquoi les bâtiments Langevin et Boncourt sont-ils exclus du projet de densification ?
- Quelle surface minimum de bureau sera-t-elle garantie aux agents du site Descartes ?
- Les agents seront-ils assurés de conserver des bureaux fixes ?
Comme vous le savez, ce projet de densification nous inquiète particulièrement.
Les taux d’occupation du site Descartes sont aujourd’hui déjà élevés et nous n’avons pas de données précises sur la surface moyenne dont dispose aujourd’hui les agents. La norme NF X35-102 définit les caractéristiques des locaux de travail à usage de bureaux intégrant des équipements bureautiques. Elle préconise une surface minimale de travail de 10 m² par agent. Il ne nous paraîtrait pas acceptable que les futurs plans d’occupation du site ne tiennent pas compte de ce besoin. En densifiant les espaces, vous dégradez clairement les conditions d’exercice des collègues. La multiplication des lieux connexes ne permet en rien de remettre en cause ce besoin d’espace pour les bureaux. L’échec de l’aménagement de l’Escale, lieu mal pensé et finalement très peu utilisé, qui s’est fait au détriment de la création de nouvelles salles classiques de réunion le montre bien.
Comme vous y enjoint le gouvernement, vous semblez vouloir faire du télétravail un levier pour justifier la densification. Pour rappel le télétravail est réversible et l’immense majorité des agents est sur site 4 jours sur 5. Alors que les textes relatifs au télétravail n’ont toujours pas été mis à jour, considérer que la possibilité de télétravailler 3 jours par semaine va ouvrir la voie de nouveaux modes d’occupation des locaux, sans savoir si cette possibilité va être saisie par les agents, tient réellement de la provocation. Pour nous le développement de bureaux nomades ou de flex office est tout simplement inacceptable. La perte de repères géographiques stables pour les agents est source de mal être au travail et largement documentée. Nous demandons à ce que les bureaux fixes soient garantis, télétravail ou non.
Quel type d’aménagement des bureaux va être proposé ? Pour rappel le projet de programmiste de 2020 généralisait les petits bureaux sans retour. Notons également que les plans de l’époque, les meubles de rangement avaient totalement disparus ! Où caser fournitures, dossiers et archives ? Là encore les besoins des agents sont clairs et doivent être respectés.
Par ailleurs, nous ne comprenons pas pourquoi le pavillon Langevin est exclu de ce resserrement. Le SIES occupait ce bâtiment, aujourd’hui il s’agit de l’IGESR. Les personnels permanents de l’IGESR ne sont que 32 personnes d’après l’annuaire de l’inspection. Est-ce un tabou de resserrer l’IG ou de les déménager ? Concernant le pavillon Boncourt, celui-ci est occupé par le bureau des cabinets, la DELCOM, le SCBCM et 2 missions de la DGESIP : quelle garantie pour ces services alors que ce pavillon devra être vidé en 2024 ?
La CGT Éduc’action administration centrale revendique :
- une surface minimale de travail de 10 m² par personne ;
- la garantie du maintien des bureaux fixes et le refus des open-space ;
- une nouvelle réflexion sur l’aménagement des locaux à Descartes ;
- une réelle association des agents et de leurs représentants à ce projets de réimplantation des locaux.