Pour la CGT, la question du temps de travail et de son organisation est centrale. L’administration centrale a été pionnière en matière de télétravail : dès la mise en place de l’expérimentation, près de 10% des agents se sont emparés du dispositif. C’est le signe d’un vrai besoin de réduire les temps de trajet et d’expérimenter de nouvelles modalités d’organisation du travail qui permette de mieux concilier vie personnelle et professionnelle… Une réflexion sur le temps de travail et les horaires de notre ministère devient nécessaire.
- La question des horaires : un levier pour repenser le travail
Pour la CGT, la question des horaires est un révélateur des dysfonctionnements de notre administration : trop de collègues en surcharge de travail n’en peuvent plus de faire des horaires à rallonge, tandis que dans d’autres services, des collègues sont conduits à du présentéisme du fait d’habitude de travail tardif. Repenser les horaires, c’est aussi et surtout l’occasion de repenser la répartition du travail au sein des services, entre les services et le recrutement de nouveaux collègues pour absorber les surcharges.
- Horaires : pas de contrôles tatillons
Disons-le clairement : la CGT n’a pas l’intention de lancer un débat sur la mise en place de pointeuses et refusera tout contrôle renforcé de la hiérarchie sur les horaires des agents. Pour la CGT, le calcul des heures de présence repose sur la confiance et la responsabilité des agents et pas sur la mesure, montre en main de l’heure d’arrivée et de départ de chacun !
- Des avancées rapides sont possibles
Le règlement intérieur de l’administration centrale issu des accords de 2002 est bien trop restrictif en matière de temps de travail. Des améliorations immédiates doivent pouvoir être obtenues qui simplifieraient la vie de tous les agents et permettraient à tous un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle :
- Une charte des temps encadrant les horaires des réunions de façon contraignante doit être mise en place au sein de l’administration centrale. Il ne suffit pas de recommander d’éviter les réunions tardives, il faut réellement changer les pratiques !
- Garantir un droit effectif à la déconnexion par arrêt des serveurs mail sur plage horaire fixe
- Les jours de congés ARTT doivent être considérés comme des jours de congés ordinaires, de façon à permettre leur accolement lors des demandes de congé. Le nombre de jours de congés sera donc de 43 (32 jours de congés annuels + 11 jours ARTT pris comme des congés)
- Le temps de travail effectif comprend (liste non exhaustive) :
- le temps de trajet nécessaire pour se restaurer au sein des restaurants administratifs (AURA, AE etc.) dans le cas de fermeture de la restauration de proximité
- Le temps de trajet nécessaire pour participer aux activités sportives et culturelles organisées par l’ASCL et l’AE,
- Le temps consacré aux rendez-vous avec le conseiller parcours professionnel-mobilité ou aux entretiens de recrutements dans le cadre de la mobilité
- L’octroi de nouveaux droits à congés exceptionnels en cas d’ascendants, de conjoints malades ou en fin de vie (loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé).
- Innovons : nous pouvons aller + loin !
Il faut aller plus loin ! La CGT a de nombreuses propositions pour une administration progressiste, soucieuse du bien-être professionnel et personnel des agents par l’approfondissement de nos droits :
- La prise en compte du temps de trajet dans le temps de travail
- L’extension des dérogations aux horaires pour jeunes enfants à toutes les personnes à charges (ascendants, conjoints…)
- L’expérimentation de la semaine de 4 jours à la centrale, déjà testée dans d’autres organismes. Dans ce cas, le temps de travail hebdomadaire reste identique, mais à la demande de l’agent, les journées de travail pourraient être plus longues.
- La semaine de 32h : un levier pour recréer enfin des postes !
Il faut lier le débat sur l’organisation du temps de travail et la question de notre surcharge de travail. L’administration centrale a perdu 25% de ses effectifs en 20 ans, passant de 4310 emplois en 1988 à 3341 en 2017. 73 suppressions d’emplois sont également prévues pour l’année 2019. Il faut en finir avec la fonte des effectifs alors que notre charge de travail continue d’augmenter, que des pans entiers de nos missions ne peuvent être correctement remplis faute de personnels.
Le passage à la semaine de 32h serait un bon levier pour recréer enfin de l’emploi public à hauteur des besoins : la réduction du temps de travail doit s’accompagner de créations de postes correspondant au temps dégagé. Une nouvelle organisation du travail devrait automatiquement se mettre en place qui permettrait de repenser à partir de la base la répartition des dossiers, les modes de travail et les circuits de validation. Elle permettrait d’accompagner un plan d’action pour l’anticipation des pics d’activité et la prévention des tâches répétitives. Elle permettrait enfin une meilleure articulation des temps de vie personnelle et professionnelle.