Les secrétaires administratives ont leur mot à dire ! Comme les autres fonctionnaires, les catégories B vivent avec les suppressions des effectifs, le gel du point d’indice, le retour du jour de carence, la mise à mal des droits collectifs et statutaires… Alors que nous avons choisi de travailler au service de l’intérêt général, nous sommes de plus en plus confronté-es à une perte de sens de notre travail et à l’impossibilité d’effectuer nos missions du fait des réductions budgétaires, des tâches répétitives et des directives contraires à notre éthique professionnel.
Que sont les catégories B devenues ?
L’administration centrale a perdu près de 1 000 emplois sur les vingt dernières années, soit près de 25 % de ses effectifs. L’administration centrale s’est profondément transformée dans ses missions et dans sa structure, passant d’une administration de gestion où les personnels de catégories B et C étaient une maille essentielle du système, à une administration de pilotage où les catégories A/A+ sont majoritaires.
Les secrétaires administratif-ves ont subi de plein fouet cette transformation : ce sont en grande partie leurs emplois qui ont été supprimés ou non remplacés. Pourtant nos métiers restent essentiels dans l’administration centrale : rédacteurs/rédactrices ou gestionnaires, chargé-es d’études ou secrétaires, nous sommes partout et nous faisons, nous aussi, tourner la machine !
Le paradoxe des catégories B : un positionnement complexe
Nos métiers se sont profondément transformés : on nous demande de plus en plus d’être polyvalent-es, d’apprendre à manier de nombreux logiciels, sans nous donner le temps de nous les approprier ou de nos permettre de nous former aux techniques administratives dont nous avons besoin. Les catégories B ont de plus en plus un problème de positionnement, pris en tenaille entre la catégorie A qui les aspire vers des tâches toujours plus complexes – sans que la paye ne suive – ou vers des tâches d’exécution pure, qui relèvent plutôt de la catégorie C. Il est temps de faire une vraie place aux secrétaires administratifs-ves, agent-es pivot-es de nos services.
Une dégradation du travail qui met en danger la santé des collègues
Ces dernières années, les suppressions de poste ont continué chez les catégories B qui ne représentent plus que 18 % des effectifs. Cela a eu des conséquences profondes sur les conditions de travail des catégories B, qui ont dû supporter une charge de travail en hausse, sans être pour autant mieux considérés, ni voir leur salaire augmenter. L’absence de reconnaissance de leurs qualifications, la dégradation des conditions de travail ont conduit un grand nombre d’agent-es dans une souffrance au travail.
Les secrétaires administratifs-ves aspirent à un enrichissement des tâches qui leur sont confiées pour vivre pleinement leur engagement pour le service public à la hauteur de leurs compétences.
Des perspectives de carrières totalement bloquées
Être catégorie B au ministère, c’est devoir accepter une carrière morcelée, faite de nombreux paliers :
- Les 3 grades du corps de secrétaires administratifs-ves sont autant de points de blocage qui freinent la progression de carrière. Notre notre progression de carrière reste toujours aussi lente.
- Le passage en catégorie A tient du miracle : en 2017, sur 360 agent-es promouvales, il n’y avait que 9 possibilités de promotion dans le corps des attachés !
Il est temps de mettre en place un grade unique pour chaque corps pour permettre à chacun un déroulement de carrière linéaire. Nous revendiquons nous aussi, secrétaires administratifs-ves, un droit à la progression de carrière !
Primes : les secrétaires administratifs-ves veulent être justement reconnu-es
Les écarts de niveau de primes au ministère sont insupportables. L’essentiel des primes est concentré sur l’encadrement supérieur alors que nombre de personnels de catégorie B gardent, même en fin de carrière, des niveaux de primes extrêmement bas. La CGT a toujours dénoncé l’opacité et les inégalités dans la répartition des primes : les directeurs touchent jusqu’à 12 fois le montant des primes des agent-es de catégories C !
Les agent-es de catégorie B sont celles et ceux qui ont vus paradoxalement leur niveau de primes baisser en moyenne dans l’année 2017, un vrai scandale que la CGT a dénoncé lors de l’examen du bilan social. La CGT a dénoncé dès 2016 le gel des primes accompagnant le RIFSEEP. Il est grand temps d’en finir avec ces injustices et de reconnaître nos compétences et notre engagement dans le service public en mettant en place des niveaux minimums de prime décents pour toutes et tous.
Avec la CGT, gagnons la reconnaissance de notre travail et les moyens pour exercer pleinement notre travail et nos qualifications :
Des conditions de travail de qualité pour exercer nos missions
- Des créations d’emploi statutaires, notamment en catégorie B, et l’arrêt du plan de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.
- Un plan de formation adapté aux évolutions de nos métiers avec garantie de la possibilité de pouvoir suivre les formations (charge de travail compensée)
- Respect du temps de travail: La durée réelle du temps de travail est très élevée et dépasse bien souvent les 38h15 par semaine. Afin de respecter la durée légale du temps de travail et de préserver la santé de chacun et chacune, nous proposons de décompter toutes les heures de travail effectuées pour obtenir leurs paiements/récupérations. Un respect des bornes maximales de travail et minimum de repos doit être obtenu et garanti.
La reconnaissance de nos qualifications
- Véritable déroulement de carrière : La reconnaissance du travail effectué implique d’obtenir un doublement du salaire entre le début et la fin de carrière. A terme, la CGT milite pour la mise en place d’un grade unique par corps pour en finir avec les blocages en cours de carrière
- Promouvabilité: L’augmentation significative des possibilités de promotion (liste d’aptitude et tableau d’avancement).
- Des droits garantis à la formation professionnelle : 10 % du temps de travail doit pouvoir être consacré à la formation, qui doit être suivie de progressions de carrière.
- Hausse du point d’indice: Une augmentation significative de la valeur du point d’indice et un rattrapage de la perte du pouvoir d’achat subi depuis 2000
Droit à un salaire juste
- Intégration des primes au traitement sous forme de points d’indice
- Le rétablissement d’un mécanisme automatique de revalorisation annuel des primes mensuelles (IFSE)
- Un mécanisme d’attribution automatique du CIA (15% de l’IFSE par exemple)
- Le déplafonnement des primes en catégorie B et C
- La mise en place de planchers indemnitaires : 10 000 € annuels minimum pour tous les agent-es
- La mise en place de plafonds indemnitaires : une échelle de 1 à 4 pour corriger les inégalités et de mettre fin aux attributions extravagantes de l’encadrement supérieur
Carrières professionnelles et égalité femmes-hommes
Les inégalités perdurent en termes de parcours professionnels et de rémunération. Les écarts de rémunération concernent toutes les catégories d’agentes :
- Non-mixité des métiers qui cantonnent les agentes dans certaines filières professionnelles moins bien rémunérées et sans possibilité d’accéder à une autre catégorie (à la centrale, 82 % des SAENES et 84 % des ADJAENES sont des femmes).
- Des temps partiel: 89 % des agent-es à temps partiel sont des femmes, ce qui a de graves conséquences pour leur revenu global et sur le montant de leurs retraites en fin de carrière.
Pour les agentes SAENES, la CGT revendique :
La disparition des écarts de rémunérations et des bas-salaires : La CGT exige une égalité effective au niveau des primes et des salaires au sein d’une même catégorie et une hausse immédiate pour les agent-es de catégorie B et C. Au niveau national, la CGT revendique l’augmentation du salaire indiciaire, des mesures de rattrapage pour tous les écarts avec un budget dédié, un droit à la retraite à 60 ans à taux plein et la revalorisation des pensions.
Des droits pour la maternité et la parentalité : La CGT revendique davantage des droits à congés familiaux (enfants malades, rentrée scolaire, réunions parents-professeurs, aidants familiaux…).
La lutte contre toutes les formes de sexisme et contre les violences faites aux femmes : Il faut de véritables plans de prévention pour garantir un environnement non sexiste qui passe par le traitement des signalements et des plaintes, l’accompagnement et l’information auprès des victimes, la mise en place d’un dispositif de protection pour garantir le droit au travail des victimes et la formation de l’ensemble des encadrant-es.