Les catégories C n’en peuvent plus d’être déconsidéré-es. Fonctionnaires, les catégories C, vivent avec les suppressions des effectifs, le gel du point d’indice, le retour du jour de carence, la mise à mal des droits collectifs et statutaires… Alors que nous avons choisi de travailler au service de l’intérêt général, nous sommes de plus en plus confronté-es à une perte de sens de notre travail et à l’impossibilité d’effectuer nos missions du fait des réductions budgétaires, des tâches répétitives et des directives contraires à notre éthique professionnel.
Cachez ces catégories C que je ne saurais voir !
L’administration centrale a perdu près de 1 000 emplois sur les vingt dernières années, soit près de 25% de ses effectifs. L’administration centrale s’est profondément transformée dans ses missions et dans sa structure, passant d’une administration de gestion où les personnels de catégories C étaient une maille essentielle du système, à une administration de pilotage où les catégories A sont majoritaires.
Les adjoint-es administratif-ves ont subi de plein fouet cette transformation : ce sont leurs emplois qui ont été supprimés ou non remplacés. Pourtant nos métiers restent essentiels dans l’administration centrale : secrétaires ou gestionnaires, nous sommes les petites mains qui faisons tourner la machine ! Ca suffit de faire comme si l’administration n’avait plus besoin de secrétaires ou de gestionnaires ! Les catégories C ne sont pas les « personnels honteux » du ministère !
Le paradoxe des catégories C : une exigence de polyvalence permanente
Nos métiers se sont profondément transformés : on nous demande de plus en plus d’être polyvalent-es, d’apprendre à manier de nombreux logiciels, sans nous donner le temps de nous les approprier ou de nos permettre de nous former aux techniques administratives dont nous avons besoin. Les adjoint-es administratifs sont sans doute la catégorie d’emplois dont le métier a le plus changé : qui peut prétendre que nous ne savons pas nous adapter ?
- Secrétaires, nous sommes en permanence sur le front pour assurer que tout fonctionne, de l’agenda des responsables aux photocopieuses, des parapheurs aux commandes de matériel, la permanence téléphonique, sans oublier les mille tâches qui nous contraignent à nous interrompre sans cesse dans notre travail
- Gestionnaires, nous devons maîtriser des procédures administratives complexes qui changent tout le temps. Nos compétences sont essentielles au bon fonctionnement du ministère. Nous avons besoin de reconnaissance !
Une dégradation du travail qui met en danger la santé des collègues
Ces dernières années, les suppressions de poste ont continué chez les catégories C et les transformations du travail se sont accélérées : secrétariats communs, restructurations des emplois et des missions, pools de secrétariat… Les catégories C sont acculé-es et de moins en moins nombreus-es à effectuer de plus en plus de tâches, privant nos services de ces agent-es pivot.
Cela a eu des conséquences profondes sur les conditions de travail des catégories C, qui ont dû supporter une charge de travail en hausse. A la centrale, les collègues adjoint-e administratifs-ves nous font part de leur mal-être (tâches répétitives, isolement) et cette organisation du travail a des effets délétères sur leur santé (TMS, arrêts de travail, etc.).
Des perspectives de carrières totalement bloquées
- Être catégorie C au ministère, c’est devoir accepter une carrière morcelée, faite de nombreux paliers. Jusqu’il y a peu, le corps des adjoints administratifs comportait encore 4 grades, soit autant de blocages dans le déroulement de carrière. Il n’en comporte plus que 3 mais notre progression de carrière reste toujours aussi lente.
- Les premiers échelons du grade d’adjoint administratif relèvent du scandale : on y progresse d’un point d’indice tous les deux ou trois ans, soit une augmentation mensuelle de 4,85 € bruts !
- Le passage en catégorie B tient du miracle : en 2017, sur 404 agent-es promouvales, il n’y avait que 18 possibilités de promotion ! Nous revendiquons nous aussi un droit à la progression de carrière !
Primes : les adjoints administratifs-ves veulent être justement reconnu-es
Les écarts de niveau de primes au ministère sont proprement insupportables. L’essentiel des primes est concentré sur l’encadrement supérieur alors que nombre de personnels de catégorie C ont, même en fin de carrière, des niveaux de primes extrêmement bas. Combien de collègues adjoint-es administratifs-ves ont des bonus de fin d’année (CIA) de l’ordre de 150€ bruts ? Joyeux Noël !
La CGT a toujours dénoncé l’opacité et les inégalités dans la répartition des primes : les directeurs touchent jusqu’à 12 fois le montant des primes des agents de catégories C ! La CGT a dénoncé dès 2016 le gel des primes accompagnant le RIFSEEP. Il est grand temps d’en finir avec ces injustices et de reconnaître nos compétences et notre engagement dans le service public en mettant en place des niveaux minimums de prime décents pour toutes et tous.
Nos revendications
Avec la CGT, gagnons la reconnaissance de notre travail et les moyens pour exercer pleinement notre travail et nos qualifications :
Des conditions de travail de qualité pour exercer nos missions
- Des créations d’emploi statutaires, notamment en catégorie C et l’arrêt du plan de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.
- Un plan de formation adapté aux évolutions de nos métiers avec garantie de la possibilité de pouvoir suivre les formations (charge de travail compensée)
- Possibilité d’étendre effectivement le télétravail aux personnels de catégorie C : les adjoints administratifs-ves sont pénalisés dans le recours au télétravail alors que ce sont ceux qui habitent généralement le plus loin du ministère
- Respect du temps de travail: La durée réelle du temps de travail est très élevée et dépasse bien souvent les 38h15 par semaine. Afin de respecter la durée légale du temps de travail et de préserver la santé de chacun et chacune, nous proposons de décompter toutes les heures supplémentaires pour obtenir leurs paiements/récupérations. Un respect des bornes maximales de travail et minimum de repos doit être obtenu et garanti.
- Prise en compte du temps de trajet dans le temps de travail
La reconnaissance de nos qualifications
- Véritable déroulement de carrière : La reconnaissance du travail effectué implique d’obtenir un doublement du salaire entre le début et la fin de carrière. A terme, la CGT milite pour la mise en place d’une grade unique par corps pour en finir avec les blocages en cours de carrière
- Promouvabilité: L’augmentation significative des possibilités de promotion (liste d’aptitude et tableau d’avancement).
- Des droits garantis à la formation professionnelle : 10 % du temps de travail doit pouvoir être consacré à la formation, qui doit être suivie de progressions de carrière.
Des salaires décents
- Hausse du point d’indice: Une augmentation significative de la valeur du point d’indice et un rattrapage de la perte du pouvoir d’achat subi depuis 2000.
- Intégration des primes au traitement sous forme de points d’indice
- Le rétablissement d’un mécanisme automatique de revalorisation annuel des primes mensuelles (IFSE)
- Un mécanisme d’attribution automatique du CIA (15% de l’IFSE par exemple)
- Le déplafonnement des primes en catégorie B et C
- La mise en place de planchers indemnitaires : 10 000 € annuels minimum pour tous les agents
- La mise en place de plafonds indemnitaires : une échelle de 1 à 4 pour corriger les inégalités et de mettre fin aux attributions extravagantes de l’encadrement supérieur
Carrières professionnelles et égalité femmes-hommes
Les inégalités perdurent en termes de parcours professionnels et de rémunération. Les écarts de rémunération concernent toutes les catégories d’agentes :
- Non-mixité des métiers qui cantonnent les agentes dans certaines filières professionnelles moins bien rémunérées et sans possibilité d’accéder à une autre catégorie (à la centrale, 82 % des SAENES et 84 % des ADJAENES sont des femmes).
- Des temps partiel. 89 % des agent-es à temps partiel sont des femmes, ce qui a de graves conséquences pour leur revenu global et sur le montant de leurs retraites en fin de carrière.
Pour les agentes ADJAENES, la CGT revendique :
La disparition des écarts de rémunérations et des bas-salaires : La CGT exige une égalité effective au niveau des primes et des salaires au sein d’une même catégorie et une hausse immédiate pour les agent-es de catégorie B et C. Au niveau national, la CGT revendique l’augmentation du salaire indiciaire, des mesures de rattrapage pour tous les écarts avec un budget dédié, un droit à la retraite à 60 ans à taux plein et la revalorisation des pensions.
Des droits pour la maternité et la parentalité : La CGT revendique davantage des droits à congés familiaux (enfants malades, rentrée scolaire, réunions parents-professeurs, aidants familiaux…).
La lutte contre toutes les formes de sexisme et contre les violences faites aux femmes : Il faut de véritables plans de prévention pour garantir un environnement non sexiste qui passe par le traitement des signalements et des plaintes, l’accompagnement et l’information auprès des victimes, la mise en place d’un dispositif de protection pour garantir le droit au travail des victimes et la formation de l’ensemble des encadrant-es.