Force est de constater que ceux qui vilipendent les fonctionnaires sont bien loin des valeurs d’intégrité et de neutralité portées par les agents du service public. C’est peut-être là où le bât blesse : développer sa campagne politique en montant les électeurs les uns contre les autres, prétextant que les fonctionnaires sont trop nombreux et ont des avantages éhontés est non fondé mais surtout risqué. Sur le fond tout d’abord, annoncer que les fonctionnaires sont trop nombreux et qu’il faudrait supprimer 500 000 postes sans aucune vision stratégique de ce qui relève des missions de l’État pose question sur la crédibilité du programme et du candidat qui le porte, mais également sur sa vision stratégique du pays à long terme.
Toujours sur le fond, chacun comprendra que la suppression de ces postes se fera au profit d’une sous-traitance au privé des missions de service public. Or le privé n’est pas soumis aux droits et obligations des agents publics. La mercantilisation du service public se fera donc au détriment des classes moyennes et pauvres remettant en question les valeurs d’égalité, de fraternité et de solidarité.
Encore sur le fond, certains politiques oublient bien vite que le revenu minimum est un droit acquis pour tous en France et qu’il tire sa source dans la lutte menée dans le cadre du Statut général de la Fonction publique qui a été le premier à lui donner une existence juridique. Les acquis sociaux du public sont donc largement transférables dans le privé, mais cela dérange peut-être les addicts de la grande finance.
Enfin sur la forme, il paraît quelque peu maladroit de pointer du doigt une partie de la population pour tenter de récupérer des voix « sur le thème de soi-disant avantages acquis », alors même que l’on sait très bien ne pas être soi-même très clair quant à l’utilisation des deniers du contribuable.
Oui, certaines campagnes politiques se fondent sur l’opposition des électeurs entre eux, faute de projet politique rassembleur et viable. Certains tentent d’opposer les travailleurs du public et du privé entre eux, d’autres tentent d’opposer les croyances religieuses entre elles et la liste des divisions est longue… Il est vrai qu’il est plus facile de construire des murs entre les femmes et les hommes que des ponts.
C’est pourquoi, la CGT continue de lutter pour toutes et tous et pèsera dans le rapport de force face à ces programmes destructeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité que nous portons !
Billet d’actualité initialement publié sur le site de l’UGFF